Bruxelles, le 19 juillet 2009. Benoît Menetret finit de charger sa GS. Il s’apprête à parcourir plus de 1000 km pour rejoindre Hanstholm, au nord du Danemark. Là il prendra le ferry, une traversée de deux jours et deux nuits avec une escale aux îles Féroé. De l’autre côté… L’Islande et ses trésors.
Benoît, pourquoi avoir jeté ton dévolu sur l’Islande pour ce road trip à moto?
Ça faisait longtemps que j’avais l’Islande en tête. A chaque fois que je voyais des photos, je me disais que j’irai poser mes roues là-haut. Jusqu’au jour où, après quelques semaines de préparation, j’ai acheté la carte de l’île, j’ai monté mes pneus à crampons, et je suis parti sur ma GS, c’était mon premier trip à moto. Le but était de voir le plus de belles choses possible, en faisant un maximum de pistes. Je n’ai pas été déçu. Je voulais aussi privilégier l’autonomie et les nuits sous la tente, ce qui n’est pas un problème en Islande: il y a beaucoup de campings et on peut bivouaquer presque partout.
« Je roule souvent à moto sans voyager, et je voyage parfois sans moto. Mais ce qu’on préfère ma bécane et moi, c’est partir faire des photos, des découvertes et des rencontres. »
En 3 semaines d’aventure, as tu vécu des moments galères ?
A part les températures des premiers jours (il a neigé et gelé pendant plusieurs nuits, en plein mois de juillet), je me souviendrai encore longtemps des longs passages de sable noir très fin sur la piste en revenant d’Askja (F910). Avec ma GSA bien chargée, j’en ai sué sur plus de 25 km. Surtout quand il fallait la relever. C’est le seul moment où j’ai regretté d’être venu avec cette moto. Pour tout le reste du trip, elle a été royale, comme d’habitude. Quel restera LE moment fort de ce voyage à moto ? Où qu’on aille en Islande, les paysages sont à couper le souffle. Mais pour moi (et pour beaucoup d’autres), le top, c’est Landmannalaugar. La piste qui y mène est fantastique, et sur place, on est entouré de montagnes vertes, rouges, jaunes… tout ça avec le sentiment de se trouver au bout du monde. Et le kiff suprême, c’est de rouler à moto au milieu de ces paysages grandioses. Sinon, au chapitre « on voit pas ça tous les jours », il y aussi les nuits blanches: à cette période, le soleil ne se couche pas totalement, il ne fait jamais nuit noire. Quel accessoire ne regrettes tu pas d’avoir emporté ? Il y en a deux. D’abord, mon appareil photo: faire des photos est une des raisons pour lesquelles je voyage. Et puis mon GPS. Pas pour m’indiquer la route à suivre, mais pour pouvoir me situer précisément à tout moment. Sur certaines pistes, on se retrouve seul au milieu de nulle part, loin de tout, sans panneaux indicateurs… Dans ces cas-là, on est content d’avoir un GPS pour se repérer sur la carte papier. Et celui dont tu aurais pu te passer ? Mon bloque-disque. J’aurais pu le laisser à la maison, ça m’aurait allégé d’1 kg. Pour tous ceux qui souhaitent se lancer dans un tel périple, as tu un petit conseil ? Ne pas hésiter à se lancer (sans trop attendre: il y a de plus en plus de touristes là-haut, et de plus en plus de routes goudronnées), et ne pas oublier la crème solaire (j’ai dû en acheter sur place, tellement je cramais à travers la visière de mon casque) ni le maillot de bain (pour les Hot Pots, les jacuzzis naturels). Et après ? Je repars en Islande l’été prochain, mais en famille cette fois, donc sans moto, en 4×4. A part ça, je prépare doucement mon voyage en Iran à moto, en solo. Ce sera pour 2014 si la situation sur place le permet encore. Retrouvez toutes tous les récits de voyages à moto de Benoît Menetret sur son très beau site « 2 roues, 2 yeux »