Voyage moto Tanzanie : rencontre avec Herry, guide et éclaireur local
Herry est né en Tanzanie. Il y a grandi, appris la mécanique, puis un jour, il a accompagné un groupe de voyageurs à moto. À l’époque, il travaillait surtout dans l’ombre, à vérifier les machines. Depuis, il est devenu un pilier de nos road trip moto en Tanzanie. Toujours calme, à l’écoute, il lit le terrain avec une précision acquise sur le bitume comme sur les pistes.
Sur la route, Herry guide à moto. En parallèle, Eric, guide naturaliste francophone, suit en véhicule d’assistance. Il assure la logistique, mais surtout, il enrichit le voyage avec ses connaissances sur la faune, la flore, les paysages. Ensemble, ils forment un binôme solide et complémentaire, capable de faire face à toutes les situations, et surtout de rendre l’aventure fluide, confortable, vivante.
Tu es né en Tanzanie, tu vis ici, tu guides ici. Comment as-tu commencé à accompagner des voyages à moto en Afrique ?
« J’ai commencé comme mécano. J’entretenais les motos avant le départ, je préparais les machines. Un jour, un guide a eu un souci et m’a demandé de rouler à sa place. Je ne pensais pas que ça deviendrait mon métier, mais j’ai aimé ça tout de suite. Être sur la route, accompagner un groupe, voir les gens découvrir mon pays, ça m’a accroché. »
Qu’est-ce qui te plaît dans le fait de guider des motards étrangers lors des road trip moto en Tanzanie ?
“C’est concret. Il faut gérer le groupe, les imprévus, adapter l’itinéraire s’il a plu ou s’il fait très chaud. Mais surtout, ce qui me plaît, c’est quand je vois que les gens se sentent bien ici. Qu’ils comprennent un peu mieux mon pays. Je ne parle pas juste de paysages, mais de moments simples : un café dans un village, une discussion avec un agriculteur. C’est ça, un bon voyage.”
Tu es aussi un pilote expérimenté. Comment prépares-tu les itinéraires ?
“Je reconnais les pistes à moto. Je teste les passages, les gués, je vérifie les points techniques. Je sais où on peut rouler vite, où il faut ralentir. Je m’adapte en fonction du groupe, de la météo, de la fatigue. C’est un mélange d’anticipation et d’écoute. Par contre, ne me demandez pas de m’assoir devant un ordinateur, les traces et les GPS, j’ai vraiment du mal, je dois me former »

Ta formation de mécanicien moto t’aide au quotidien ?
“Oui, toujours. J’ai été formé pour entretenir et réparer les motos, donc je garde un œil sur tout ce qui peut poser problème. Mais honnêtement, avec les Royal Enfield 450 qu’on utilise maintenant, j’ai très peu de travail sur la mécanique. Ce sont des motos fiables, robustes, bien pensées pour ce type de terrain. Ça me permet de me concentrer sur la conduite, sur les gens, sur l’itinéraire. Et pour les voyageurs, c’est un vrai plus : ils peuvent rouler l’esprit tranquille.”
Parles-tu la langue locale ?
“Bien sûr. Je parle swahili, je connais les régions, et dans certains villages je suis reconnu. Je prends le temps d’échanger, de saluer. Quand les voyageurs voient ça, ils se sentent mieux accueillis. Ils posent des questions, ils partagent. On n’est pas juste de passage. On est invités.”
On dit que tu as “l’œil” sur la piste, que tu sais lire l’environnement. C’est quelque chose que tu as appris avec le temps ?
“C’est l’expérience, oui. Ici, tout peut changer rapidement : l’état de la piste, la météo, les déplacement de troupeaux… Alors je regarde, j’écoute. Les traces au sol, les bruits dans les buissons, même les oiseaux peuvent donner des infos. Une fois, on a changé de route à cause d’un troupeau de hyènes. Ce genre de décision, tu peux pas la prendre avec une simple appli de téléphone. C’est ce qui permet au groupe de rouler en sécurité, sans stress.”
Un souvenir sur tes voyages moto en Tanzanie ?
“Oui, je pense à un groupe de trois femmes, dont une, Claire, roulait pour la première fois sur piste. On était dans la région du lac Eyasi. Il avait plu dans la nuit, la terre était devenue très grasse. En arrivant dans une descente, j’ai vu que ça allait mal se passer : la piste était en dévers, avec une coulée d’eau. Je me suis arrêté tout de suite, j’ai testé la surface à pied. C’était de la boue argileuse, une vraie patinoire. On a mis 45 minutes, mais tout le monde est passé sans chute. Claire m’a dit à la fin qu’elle avait réussi à passer car je l’avais mise en confiance, ça m’a vraiment touché. On est resté en contact.
Et vous, quand nous rejoignez vous pour un voyage à moto en Tanzanie ? Retrouvez toutes les informations pour préparer votre voyage moto Tanzanie