Road trip moto au Maroc

Les secrets de l’Atlas

Depuis 2011, nous partons explorer en Royal Enfield le Nord-Ouest argentin, dans la région de l’Altiplano, le plus vaste désert d’altitude du monde. Notre périple nous emmène jusqu’aux plus hauts sommets andins, pour redescendre les contreforts de la Cordillère des Andes par la Route 40 et arriver dans la région viticole de Cafayate.

L’Argentine est une terre de mythes. De nombreux aventuriers nous ont bercé avec leurs récits de voyages à l’instar d’Ernesto Guevara (le Che) et de son acolyte Alberto Granado qui ont parcouru le pays au guidon d’une Norton 500 cm3 de 1939. Les épopées de Saint-Exupéry, la création de l’Aeroposta Argentin… Mais aussi l’histoire mythique de Fangio, pilote automobile des années 50, sans oublier les traces du Rallye Dakar qui, de 2008 à 2018, a sillonné l’Argentine.

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Modalités de règlement:
– Un acompte de 30% à la réservation.
– Un solde à verser 1 mois avant le départ.
– Une caution de 1500€/moto non débitée.

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Jour 1 : SALTA
L’équipe de Mono 500 vous attend à l’aéroport de Salta selon vos horaires de vols. Un transfert privé est organisé vers votre hôtel de centre-ville. Puis, direction le garage pour un petit briefing et l’apéro. Installation à l’hôtel et dîner avec l’équipe.
Nuit : Nous passons la première nuit à l’hôtel colonial Almeria, un emplacement idéal dans le centre de Salta.

Jour 2 : SALTA
Nous quittons Salta par le sud. La roche se fait de plus en plus rouge à l’approche du canyon de Las Conchas. Ici, l’asphalte ondule entre les formations géologiques millénaires. Après le déjeuner, nous récupérons la fameuse Route 40 avant d’entamer l’ascension de l’Abra del Infiernillo, un col à 3 000 m.
Nuit : Le temps s’est arrêté à L’hacienda Los Cuartos. Dans cette maison familiale trois fois centenaire, le mobilier est d’époque et le petit déjeuner maison.

Jour 3 : TAFI DEL VALLE
Nous pénétrons dans la forêt du parc national Campo de los Alisos. La route est parfaitement asphaltée et peu fréquentée. C’est la sinueuse Quebrada de las Sosas qui nous conduit vers les hauts plateaux de la région de Tucuman. Après 40km à travers des zones agricoles, nous bifurquons sur une piste assez sportive pour entamer l’ascension du col de los Alisos
Nuit : Dans un village isolé loin de tous les axes touristiques, l’auberge Olegario offre un confort rustique mais une bonne douche chaude, un lit confortable et une cuisine de terroir.

Pour voir la suite du roadbook, télcharger :

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Installé à Salta depuis le début des années 2000, Franck est devenu un authentique Gaucho. Il n’a de cesse d’arpenter les Andes pour guider des groupes dans toutes les conditions. En véritable leader, il ouvre la route à moto et guide vos voyages aventure. Fort de solides connaissances historiques et naturalistes, et complètement intégré à la vie locale, il partage volontiers ses endroits secrets et insolites avec vous.

Nuni l’accompagne, il assure l’assistance mécanique et logistique de chaque voyage. Mécanicien de métier, fondu de moto et de road-trips, il ferme la marche en 4×4 avec vos bagages et les pièces mécaniques. Il a l’œil rivé sur vos motos et assure leur révision en permanence.
Il assure aussi la logistique de confort du quotidien, il est prêt à répondre à tous les imprévus et il a toujours une place pour vous dans sa voiture.

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Avec son look rétro, le ronronnement reconnaissable de son monocylindre et son confort de conduite, la Royal Enfield Classic 500 est idéale pour vivre un road-trip à l’ancienne. Basse, souple et coupleuse, elle nous emmène aux sommets des Andes et garantit une aventure mécanique et attachante. Pour améliorer le confort des passagers (ères), elles sont équipées d’une sur-selle et d’un dosseret. Les motos sont révisées en permanence.

Note générale des pilotes : 4,5 étoiles
Note générale des passagers (ères): 4 étoiles

Spec. techniques:
Type: Monocylindre 4 temps
Cylindrée: 499 cc
Crit’air: 1
Puissance: 27 ch
Hauteur de selle: 80 cm
Poids: 210 kg avec le plein
Freins: disques av/ar
Roues: 19” à l’avant, 18” à l’arrière
Pneumatiques: mixtes route/piste
Boite: 5 rapports

Légende Hébergement

Une estancia au milieu des vignes, un ancien couvent au pied d’un volcan, un refuge au milieu des condors… Nous arrivons en fin d’après-midi pour vous faire profiter de nos plus belles adresses, sur les plus beaux spots, pour finir la journée en beauté et passer de belles soirées tous ensemble.

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, Atlas Mountains, Morocco
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Nos voyageurs témoignent

Les plus belles mosquées du Maroc

Nous savons tous que le Maroc est un pays de confession musulmane. C’est même inscrit dans la constitution du royaume. Y entreprendre un voyage suppose donc aussi une rencontre avec cette religion d’Etat, présente dans le décor comme dans les interactions avec les marocains. Les innombrables mosquées du pays en sont la partie la plus visible et sont repérables de loin par leur minaret qui, sciemment, surplombe l’ensemble des constructions. C’est depuis ce minaret que le muezzin lance cinq fois par jour l’appel à la prière. Car même si elle n’a aucun caractère obligatoire au Maroc, la religion est présente dans le quotidien des marocains, comme elle le sera pour le voyageur. Par exemple, pendant le mois du Ramadan (du jeûne) il est difficile de trouver un commerce ouvert avant la tombée du jour (rupture du jeûne). En contrepartie, il est de tradition de partager son repas (chorba, dattes, lait) avec son entourage, … qui peut être un motard faisant son plein d’essence à la station service (vécu!).

Quoi qu’il en soit, la beauté de ces lieux de cultes est incontournable. L’originalité ou l’exubérance de leur architecture peut être variable mais le plan de construction est toujours identique car codifié. Rectangulaire ou carrée, la mosquée est dotée d’une cour à portique et d’une salle de prière. Une salle de prière qui doit être sobre et recouverte d’un dôme cylindrique. 

Les mosquées marocaines se caractérisent en particulier par leur minaret unique et carré.

Par principe l’accès aux mosquées est réservée aux musulmans mais la mosquée Hassan II de Casablanca, une des plus grande au monde, est ouverte aux visites guidées. Achevée en 1993, elle est construite en bord de mer, entièrement blanche avec un toit vert et son minaret s’élève à plus de 200 m. Son gigantisme (9 hectares au total !) renferme un lieu de prière capable d’accueillir 25 000 fidèles, un musée, une école coranique, une bibliothèque, …

Avec une salle de prière aux capacités d’accueil similaires, la mosquée Koutoubia de Marrakech est elle entourée de jardins à la végétation luxuriante. Sa construction date du XIIème siècle et est , avec ses 17 nefs retenues par des colonnes blanches, considérée comme un exemple remarquable d’architecture Almohade. Un style et une datation équivalente avec la mosquée de Tinmel, située à une centaine de km de Marrakech. Cette petite mosquée restaurée en 1997 et construite sur un relief est considérée comme un haut lieux de l’histoire du Maroc. Aujourd’hui désacralisée, elle est  ouverte aux visites pour les non-musulmans. 

Autre exemple de mosquée à l’architecture remarquable, la mosquée de Fès. Ou plutôt devrait-on dire LES mosquées de Fès. Construites respectivement aux IXème et XIIème siècles, la moquée des Andalous se distingue par son minaret décoré de faïences verte. Elle possède  un patio, une fontaine  et renferme une bibliothèque. A proximité, et en plein cœur de la Médina, la mosquée Karaouiyne, de couleur blanche et toit  vert, est composée de 16 nefs soutenues par 270 colonnes et est devenue une des première université au monde. 

Si ces constructions, parfois séculaires, sont bien entendu d’abord des lieux de culte, il n’en demeure pas moins que leur réalisation relève de prouesses architecturales, toutes culture confondue, qu’il serait bien dommage de ne pas apprécier lors d’un voyage au Maroc.

Les cités impériales et villes fortifiées

Quel que soit le point d’entrée au Maroc, la richesse de l’histoire s’impose au regard du voyageur. Un passé omniprésent, notamment à travers l’architecture des villes. De Tanger à Marrakech, en passant par Fès, Meknès ou Rabat, les villes historiques sont d’abord des villes ceinturées de remparts. Or, pour pénétrer dans ces médinas (vieilles villes), il va bien falloir se résoudre à garer la moto et marcher ! Ombre et lumière, chaleur et fraîcheur, sont des composantes essentielles pensées lors de leur édification et on en comprends vite les raisons pratiques. Les ruelles étroites permettent le passage d’un âne et d’une éventuelle carriole, mais pas plus. Préserver l’ombre avant tout ! Aussi, pour l’étranger de passage, se perdre dans un souk n’est pas une simple expression mais une réalité à laquelle il va falloir s’adapter. Les odeurs d’épices en sont une autre. Comme, au hasard des ruelles, accepter un thé à la menthe, se poser et bavarder avec les commerçants. Bref, dans les villes marocaines, l’immersion ne relève pas d’une quelconque décision mais d’une absolue nécessité !

Emblématiques de cette architecture et des stigmates de leur histoire, on dénombre au Maroc quatre villes impériales : Marrakech, Fès, Meknès et Rabat. 

Marrakech s’est étendue de quartiers modernes mais sa médina est incontournable. Sur la place Jemaa el Fna, vendeurs en tout genre ou charmeurs de serpents se mélangent à la foule omniprésente. Un flanc de la place débouche sur le souk, alors qu’à quelques encablures émerge le minaret (77 m de haut) de la célèbre mosquée Koutoubia. Ecoles coraniques (médersas), riads (comme la célèbre Mamounia) ou jardins somptueux font partie de l’identité de la ville. Fondée au XIème siècle par la dynastie des Almoravides,  fastes et déclins s’y sont succédés mais la « ville rouge » marque invariablement la mémoire et le cœur de ses visiteurs.

A l’extrémité nord de la chaine de l’Atlas, Fès est composée de plusieurs quartiers, correspondants à différentes époques de la ville (Fès el-Jedid, Fès el-Bali, ..). Capitale de la dynastie Idrisside au IXème siècle, elle tient sa célébrité pour avoir été la première ville musulmane du pays. 

Sa médina (la plus vaste du Maghreb, dit-on) renferme elle aussi un souk dont celui des tanneurs qui ne manquera pas, entre odeurs et couleurs, de marquer les visiteurs.

Une heure de route à peine sépare Fès de Meknès, autre ville impériale et capitale des Alaouites au XVIIème siècle. Les 3 mètres de haut de son mur d’enceinte sont percés de différentes portes (70!) pour permettre l’accès à la cité. La plus célèbre est Bab Mansour, construite au XVIIIème siècle et considérée comme une des plus belle au monde ! L’histoire de la ville est étroitement liée à son souverain Moulay Ismaïl, surnommé le « Louis XIV marocain » qui décida d’en faire la plus belle des villes impériales et la capitale du Maroc.

Au bord de l’océan, Rabat, capitale des Almohades au XIIème siècle, est aujourd’hui la capitale administrative du royaume du Maroc. Son emplacement lui vaut le surnom de « ville des corsaires » mais l’édification de la kasbah des Oudaïas (quartier fortifié) repose sur des faits historiques d’attaques de pirates andalous. Sillonné de ruelles pentues bordées de bâtisses colorées, ce quartier fait partie de la ville historique de Rabat. Inutile donc de sentir citadin dans l’âme pour succomber au charme de ces villes marocaine, il suffit d’aimer voyager !

Les Kasbahs du Maroc

Il y a deux façons de se déplacer : quitter un point de départ pour rejoindre un point d’arrivée et oublier le point d’arrivée pour se concentrer sur le trajet ! Explorer le Maroc par la route relève évidemment de la seconde catégorie.

Si parcourir ces routes se fait au guidon d’une moto, alors toutes les conditions sont réunies pour en faire une expérience de voyage ! C’est à dire une occasion unique de se frotter à des ambiances changeantes dans les couleurs et odeurs mais aussi lorsque le souffle chaud du vent traversant un paysage aride, vient chatouiller le voyageur.

En sillonnant ainsi le sud du pays on ne peut qu’être frappé par les vieilles constructions fortifiées de couleur ocre qui émergent du paysage. Car la culture amazighe (berbère) s’exprime au premier regard par ses bâtisses emblématiques que sont les ksour et les kasbahs. 

Le Ksar (singulier de ksour) est un village fortifié, et la kasbah une maison (fortifiée également) mais tout deux font partie du modèle architectural traditionnel berbère. Des constructions basées sur un savoir-faire ancestral pour exploiter les éléments naturels (terre, pierre ou bambou) qui permettent de s’adapter aux conditions climatiques (isolation) propres à ces zones pré-sahariennes du sud-est du pays.

 L’apparente fragilité du matériau de construction (des briques de terre) permet aux bâtisses les plus cossues de s’élever sur plusieurs étages.

A proximité de Ouarzazate, le ksar d’Aït-ben-Haddou en est une belle illustration. Entièrement construit en pisé (terre séchée) et entouré de remparts, ses plus anciennes bâtisses datent du XVIIème siècle. Il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’unesco. 

Traditionnellement la kasbah est une imposante maison de notables bâtie sur un promontoire. Quelques-une sont célèbres et se visitent comme la kasbah Amridil. Située à une soixantaine de km de Marrakech, elle date du XVIIème siècle et apparaissait sur les vieux billets de 50 dirhams. Elle a également servi de décor pour le tournage de films dont Lawrence d’Arabie.

D’autres sont devenues des hôtels de luxe comme la kasbah Tamadot, située à 1300 m d’altitude sur un relief de l’Atlas, également au sud de Marrakech. Autre kasbah emblématique et accessible, la  Kasbah de Tizourgane. Située à une centaine de km au sud-est d’Agadir, cette citadelle du XIIIème siècle est classée en tant que patrimoine historique national et patrimoine culturel mondial par l’unesco.

Rénovée en utilisant les mêmes matériaux, techniques de construction et architecture de l’époque, la Kasbah de Tizourgane, sauvée de la ruine par la persévérance de ses propriétaires, est devenue aujourd’hui une maison d’hôtes.

Un monument historique transformé en établissement touristique qui perpétue d’une certaine façon l’art de l’hospitalité berbère !

La chaîne de l’Atlas à moto

Tous les motards en conviendront, rouler à moto revient d’abord à faire la part belle aux sensations. Chaleur, froid, pluie… même si nous préférons tous une météo clémente ! Car en contact direct avec les éléments, tout est ressenti plus intensément. Or ce panel de sensations est étroitement lié à la géographie parcourue. Aussi, lorsque cette géographie propose un panorama à couper le souffle et des routes aussi sinueuses que joueuses, le motard a alors tendance à arborer un sourire béat et figé à la fois ! Parcourir les routes de l’Atlas marocain au guidon d’une moto est de cet ordre.

Mais selon les affinités de chacun, évoquer l’Atlas peut prendre différentes formes : pour les amateurs de mythologie grecque, l’Atlas est grand barbu qui porte la globe terrestre sur ses épaules ; les fans de sport mécanique imagineront plutôt le Rallye de l’Atlas, devenu rallye du Maroc en 2000 ; pendant que les géographes nommeront une chaîne montagneuse qui traverse le Maroc du sud-ouest au nord-est, qui culmine à plus de 4000 m (le Mont Toubkal) et marque une séparation entre climat méditerranéen et océanique d’une part, climat désertique d’autre part. 

Ce que les marocains savent parfaitement.

En été, lorsque la chaleur est étouffante à Meknès, les Meknésiens se réfugient à Ifrane, commune du moyen Atlas (à 1700 m d’altitude) surnommée « la Petite Suisse » en raison de son climat et de son architecture. Près de là, une forêt de cèdres (qui abrite des singes) et une piste de ski contrastent sérieusement avec l’ambiance de la cité impériale, située pourtant à moins de 60 km. 

Plus au sud, quitter Marrakech, son souk et sa palmeraie, en direction de Ouarzazate revient à affronter une route (très) sinueuse du Haut-Atlas pour atteindre le col de Tichka (2260 m d’altitude) où la neige est récurrente l’hiver, la fraîcheur présente en plein été et le paysage époustouflant toute l’année ! 

En prenant la direction de Taroudant (plein sud), c’est le col du Tizi n’Test (à 2100 m d’altitude) qu’il faut franchir par une route étroite à flanc de montagne, avant de rejoindre la vallée du Souss puis, plus loin, la plaine éponyme qui abrite des arganiers, endémiques du Maroc, dont est tirée l’huile d’argan.

La chaîne de l’Atlas occupe au total un tiers du territoire marocain, cette géomorphologie particulière fait du pays une terre de contrastes où les palmeraies des vallées alternent avec les sapins d’altitude et les reliefs entièrement pelés du Haut-Atlas, mais aussi les terres désertiques avec des plaines fertiles. 

Le patrimoine bâti suit la même logique et les villages de montagne édifiés en terre séchée alternent avec les grandes mosquées séculaires des villes historiques. En une journée de moto, il est ainsi facile de sauter d’un décor à l’autre. 

Au final, cette diversité, également présente dans les multiples ethnies qui peuplent le royaume, fait incontestablement partie du charme que dégage le Maroc. Un charme auquel il est facile de succomber !

Le mode de vie et le sens de l’accueil des Berbères

Comme souvent (toujours ?) en voyage, « l’autre » et ses différences sont d’abord perçus visuellement. D’autres faciès, d’autres vêtements, d’autres comportements… Or, si le voyageur éprouve cette curiosité, il en va de même pour celui qui reçoit cet étranger. Le motard voyageur est ainsi souvent, lui-même, vu comme une curiosité. Car la moto comme moyen de déplacement  attire d’abord le regard, puis ensuite un élan de sympathie. Allez savoir pourquoi ! Le Maroc ne déroge pas à cette règle. Aussi, en débarquant dans un village au guidon d’une moto, ce sont généralement d’abord les enfants qui s’approchent, puis des adultes qui viennent échanger quelques mots.

Au Maroc, près de 65% de la population est Berbère et sans être féru d’histoire ou d’anthropologie, quelques-unes des traditions de ce peuple sont facilement identifiables au premier contact. Les tissages colorés en sont une, mais aussi l’écriture, les mains tatouées des femmes, les bijoux, la poterie ou encore la musique et la langue qui sont de forts vecteurs de l’identité culturelle.

Pour approfondir l’observation, il suffit d’approcher une cellule familiale.

Ce qui, pour le simple voyageur, se fait souvent sans même le vouloir ! 

En effet, le sens de l’accueil fait également partie des traditions solidement ancrées. D’ailleurs on dit souvent que l’accueil du voyageur est un des préceptes du Coran. Mais pourtant avant les invasions arabes, les Berbères ne sont pas musulmans… 

Alors code religieux, culturel ou simple gentillesse, peu importe car ce qui est certain c’est qu’il suffit de descendre de sa moto pour attirer curiosité et bienveillance,… qui se traduisent rapidement par une invitation !

Considérés comme les premiers occupants de l’Afrique du Nord, si l’origine des Berbères reste floue pour les historiens, celle de la dénomination est bien connue : elle est issue du Grec « barbaros » qui signifie l’étranger… Mais les Berbères s’auto-désignent comme « Amazigh » («Imazighen » au pluriel) ce qui signifie « homme libre ». Des hommes libres résolument attachés à leur terre, comme à la famille. Ces valeurs sont souvent portées par les femmes, qui en assurent la transmission, puisqu’il s’agit d’une société matriarcale.

D’abord païens et polythéistes, la religion musulmane est adoptée suite aux invasions arabes du VIIème siècle. Pour échapper aux conquêtes (des Romains, Arabes, Français,…), les Berbères du Maroc se sont réfugiés dans les montagnes et, aujourd’hui encore c’est cette culture qui prédomine sur les hauteurs de l’Atlas.

 

 


Cette histoire millénaire, d’abord transmise de façon orale, a trouvé une légitimité dans la nouvelle constitution du Royaume en 2011. Dorénavant reconnue comme seconde langue officielle du Maroc, la langue tamazight est enseignée à l’école. 

Il reste que pour le voyageur, si l’élan initial de la rencontre est motivé par de la simple curiosité, cette curiosité est aussi l’occasion de constater l’existence de systèmes culturels différents qui, d’une part contribuent à l’épanouissement des êtres, et d’autre part remettent en question la notion de « barbare ».

 

Le Sahara, dormir aux portes du désert

Au sud du Maroc (donc à portée de roues de motard !), débute l’incroyable désert du Sahara. Pour ouvrir une porte sur ce monde à la fois magique et impitoyable, il « suffit » de traverser les montagnes de l’Atlas pour basculer dans la chaleur dénuée de toute humidité de la région du Tafilalet. Dès lors, le quotidien du motard-voyageur est tout autre : rouler sur l’asphalte et en décoller un nuage de poussière, sentir des grains de sable croustiller sous la dent, ou avoir la sensation qu’un sèche cheveux est dirigé sur le visage dès que la moto se déplace… avant de comprendre pourquoi les « hommes bleus » sont voilés et la moindre parcelle de peau couverte par un vêtement. Mais après tout, voyager c’est accepter d’être bousculé dans ses habitudes, découvrir d’autres codes, d’autres goûts, d’autres modes de vies et s’en enrichir, non ?

Alors cap au sud-est en direction des grands espaces et de l’erg Chebbi, à proximité de la frontière algérienne. Les célèbres et spectaculaires dunes de Merzouga appartiennent à cet erg, dont les plus hautes culminent à 150 m. 

Une nuit dans le désert permet d’en apprécier chaque variation de couleur car les levés ou couchers de soleil y sont inoubliables. Et comme tout voyageur, celui qui se déplace à moto y enrichira son imagier personnel, celui qui vient se graver dans la mémoire et qui fait qu’au bout du compte on ne sort jamais complètement indemne d’un voyage. Il y a un avant et un après, et c’est bien pour ça qu’on aime profondément voyager !

Or, le Sahara est un univers à lui seul. A ce titre, le plus grand désert du monde exerce depuis toujours un fort pouvoir de fascination auprès des voyageurs. Son immensité (5000 km d’est en ouest et 2000 km du nord au sud), et ses températures extrêmes (au delà de 50°) cumulées à son aridité en ont fait une barrière géographique et culturelle longtemps qualifiée d’infranchissable. Entre les populations arabes, au nord, et les peuples noirs, au sud, s’étend le vaste territoire Saharien. Une barrière naturelle qui a façonné l’histoire des civilisations.

Pourtant, au fil du temps, d’intrépides voyageurs et des commerçants s’y sont confrontés. Le commerce transsaharien y a développé des « routes » et des populations nomades y ont adapté des modes de vies.

Ibn Battuta, l’explorateur arabe du XIVème siècle, en a rapporté des témoignages qui font toujours foi auprès des historiens et plus près de nous, le scientifique français Théodore Monod y a consacré ses recherches et son existence.

Or, comme tous les lieux d’exceptions, le pouvoir de fascination qu’exerce le désert s’invite aussi chez les aventuriers de tout genre. D’ailleurs le plus célèbre d’entre tous, Tintin, y a consacré une de ses aventures ! Et lorsque, en 1978, Thierry Sabine lance le premier rallye-raid au départ de Paris pour rallier Dakar, il était sans doute loin d’imaginer l’engouement que susciterait cette course et le statut de légende qui lui survivrait. Aujourd’hui, rêver de désert est presque devenu une expression à part entière. Mais rêver c’est bien, changer ses rêves en réalité c’est encore mieux !

Les Pétroglyphes préhistoriques

Les voyages sont faits de rencontres, c’est bien connu. 

Lors d’un voyage au Sahara sur ma fidèle moto, une des innombrables personnes croisées, m’avait communiqué les coordonnées géographique d’un site d’art rupestre. Absolument ignorant en la matière, honnêtement, je m’y suis rendu car l’emplacement était peu éloigné de ma route.

Et bien je dois avouer que ce rendez-vous  hasardeux fut une vraie rencontre doublée d’aspects simplement incroyables : le site n’était absolument pas protégé, aucune indication ni panneau pour en préciser le caractère exceptionnel ou inviter les curieux (comme moi) à en prendre soin. Non rien !

Les peintures, qui représentaient des animaux, étaient d’une rare beauté et je suis resté stupéfait face cet art millénaire réalisé par des artistes anonymes simplement posé là, en pleine nature et moi seul pour en profiter.

Je n’ai pas fait de photo et je suis reparti après les avoir jalousement gravé dans ma mémoire.

Au Maroc, il existe de nombreux sites archéologiques préhistoriques découverts, comme souvent, par hasard. 

À proximité de Casablanca, dont des travaux d’expansion de la ville ont mis à jour des sites exceptionnels, mais aussi au sud de Rabat, ou encore dans la partie désertique de l’oued Draa (près de la frontière algérienne) mais aussi du côté de Figuig… Les historiens préciseraient sans doutes volontiers qu’il s’agit là de pétroglyphes, c’est à dire, de dessins gravés sur la pierre. Exécutés par piquetages jointifs ou incisions, dont certains sont également polis. Les thèmes les plus récurrents sont les personnages, les animaux, les armes, les véhicules (non, pas de motos !) et surtout les signes et symboles.

Mais ceux qui n’ont pas dormi pendant leurs cours d’histoire savent que la préhistoire commence avec l’apparition des premiers Hommes, il y a 7 millions d’années, et se termine avec l’invention de l’écriture en 3 500 avant Jésus Christ. Ce qui fait une vaste période ! Alors pour schématiser, disons que l’art pariétal (les peintures sur les parois de grottes) ou les pétroglyphes précèdent de peu l’écriture puisqu’on peut considérer (malgré l’aspect figuratif) qu’il s’agit là d’une forme « d’écrit »,  avec une fonction pratique (esthétique, comptable, religieux, etc.) et cette histoire là a débuté il y a plus de 5000 ans. 

Une fois de plus, convenons que voyager revient à accepter d’être bousculé, sortir de sa zone de confort et laisser une porte ouverte aux rencontres et aux surprises. Alors pourquoi pas admettre que la préhistoire a de l’avenir pour les curieux ? Et puis n’oublions pas que une des raison pour « légitimer » la colonisation était de prétendre que ces peuples colonisés n’avaient pas d’histoire… Une belle revanche, non ? (et une bonne claque aux mauvaises odeurs).

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