PORTRAIT DE VOYAGEUR : LE TOUR DU MONDE A MOTO
Toute l’année, nous suivons des voyageurs au long cours. Nous en rencontrons certains en voyage, d’autres chez nous. Et c’est toujours l’occasion de partager nos découvertes et notre passion pour le voyage et l’aventure.
C’est l’histoire de Jan et Yvan, deux meilleurs amis depuis le berceau, baroudeurs, partis ensemble pour 2 ans de voyage à moto: 85000 km et 41 pays.
Alors que le film de leur aventure vient d’être sélectionné par le Toronto Motorcycle Film Festival (spoiler alert), nous les avons interviewés pour en savoir un peu plus sur leur voyage moto. Bonne lecture!
Comment est née votre idée de voyage ?
Pour le coup, ce n’était pas la destination qui nous intéressait le plus mais ces deux années d’aventure qui nous attendaient à travers 41 pays. Et c’est sur un coup de tête que nous avons décidé de partir à moto.
Nous étions déjà partis 6 mois sacs à dos en Amérique du Sud et avions acheté 2 bécanes en Colombie pour 6 semaines d’exploration des coins les plus reculés du tourisme.
Cette expérience nous avait particulièrement plu. Et un soir en 2016, entre potes, cette idée de tour du monde à moto s’est plantée dans notre cerveau et a germé si vite que nous sommes partis en septembre 2017.
« On est potes sur la route depuis qu’on s’est rencontrés dans le berceau »
Comment avez-vous préparé votre voyage à moto ?
Après avoir décidé que nous partions, une année s’est déroulée avant le départ. La première étape a été de fixer une date de départ. Ensuite, de planifier dans les grandes lignes notre itinéraire.
La majeure partie du temps a été consacré à l’élaboration d’un petit livre qui expliquait notre projet. Ceci dans le but de pouvoir trouver d’éventuels sponsors pour le voyage.
Nous avons choisi notre moto. A ce sujet, je pense que c’est plutôt elle qui nous a choisi…
Après de longues soirée de planification, recherches etc, nous arrivions au terme de notre « organisation » de voyage et avons eu le grand plaisir de recevoir une réponse positive de la marque Scott pour un sponsoring matériel pour tout ce qui touche aux vêtements moto, protections moto et habits personnels.
Nous étions donc prêt au départ. A un détail prêt: mon pote Jan devait juste passer son permis moto… 2 semaines avant le départ.
Quel était votre itinéraire ?
Départ depuis la Suisse jusqu’en France à Paris. Depuis là, nous avons pris l’avion (avec la moto oui), jusqu’à Montréal. Nous sommes partis « coté ouest » de manière à ne pas se retrouver en hiver au milieu de la Mongolie.
Depuis le Canada, que nous avons traversé d’est en ouest, nous sommes descendus jusqu’en Argentine – en passant par tous les pays d’Amérique Centrale et la Colombie, l’Equateur, le Pérou, la Bolivie et le Chili – pour l’Amérique du Sud. Du Canada en Argentine, cela nous pris 9 mois.
Ensuite nous sommes partis de Buenos Aires à Cape Town en avion et avons passé 5 mois en Afrique: Afrique du Sud, Namibie, Botswana, Zimbabwe, Mozambique, Lesotho, Swaziland et back to South Africa again où nous avons envoyé les motos par cargo en Australie (Perth).
Nous sommes restés 3 mois en Australie et, depuis Brisbane, avons repris l’avion avec les motos pour Jakarta: Java, Bali Java, Sumatra et Malaisie. Où nous avons galéré à se faire envoyer les motos pour traverser le petit bras de mer qui sépare l’Indonésie de la Malaisie (une solution système D a été trouvée).
Ensuite, Thaïlande, Cambodge et Thaïlande encore pour envoyer nos motos a Bischkek au Kirghizistan (ce qui n’était pas prévu). Et sommes revenus par la terre jusqu’en Europe par le Tadjikistan, l’Ouzbékistan, la Russie, la Géorgie, la Turquie et l’Europe de l’Est…
Pourquoi avoir voyagé à moto ?
Le voyage à moto, c’est « surkiffer » les beaux jours de ride, c’est se sentir challengé lors que la météo est contre nous. On est proche des éléments. Je pense que chaque motard qui voyage de longue distance à moto pourra le dire. C’est sentir l’air, l’humudité, la chaleur, le frais, les odeurs de forêt, de terre, de la mer etc etc etc…
Pour notre part, nous avons choisi une Triumph Scrambler 900cc de 2016. Cette moto nous a plu car elle était robuste, sans carénage ni plastique facilement cassables, peu d’électronique et simple de mécanique.
Une moto basse qui est très appréciable dans les terrains techniques. Et cerise sur le gâteau, son look nous plaisait énormément. Nous avons acheté les 2 dernières en vente sur le marché Suisse.
Voyager à moto c’est pas des plus reposants… Je n’ai jamais voyagé en voiture mais rien que l’équipement moto explique mon ressenti. Les conditions météorologiques viennent compliquer le périple et peu de possibilité de place pour emmener des commodités avec soi.
Pas mal d’inconvénients mais il y a aussi beaucoup d’avantages. Ça consomme moins, c’est plus facile pour se déplacer en ville et se garer, le plaisir de faire de belles routes ou cols, le plaisir de s’en occuper pour qu’elle arrive au bout du voyage tout comme nous, faire partie d’une communauté motarde dans le monde entier, etc.
Ce qui vous a le plus surpris ?
La pollution, même dans les endroits les plus reculés du monde…..
Vos plus belles rencontres ?
Des dizaines de rencontres particulières. Ce serait injuste de parler d’une particulièrement…. En 2 ans de voyage, on fait tellement de rencontres, c’est inimaginable.
Votre plus belle galère ?
Des galères, on en a eu quelques unes mais celle-ci m’est venue en premier.
Nous sommes en Thaïlande et nous nous rendons compte que traverser la Chine est trop compliqué et trop coûteux pour nous. Deux options s’offrent à nous.
Soit prendre la direction de l’Inde et passer à travers la Birmanie, l’Inde, le Pakistan… Mais nous sommes un peu à la bourre niveau timing avec les visas et l’organisation pour traverser ces pays va nous prendre du temps.
Nous décidons donc de faire envoyer nos motos de Bangkok à Bishkek au Kirghizistan. Cela nous a coûté un bras (voire deux) car cette destination d’envoi ne se fait pas beaucoup. Nous avons pris contact avec un agent qui proposait ce service.
Nous faisons les papiers etc etc, payons l’agent (environ 2 500 $ par moto) et préparons les motos à l’envoi. Jusqu’ici tout va bien. Notre avion (pour nous) devait partir 2 jours après nos motos, ce qui nous aurait fait attendre 2/3 jours à Bishkek pour récupérer nos motos et nos affaires.
Sauf qu’un jour avant notre avion, l’agent nous rappelle et nous dit qu’il y a eu un problème avec la compagnie et que ça va couter 3 fois plus cher pour l’envoi. Ce qui était évidemment impossible pour nous. On lui a dit qu’il fallait qu’il se débrouille, qu’on avait un contrat avec lui pour un prix donné et que le reste c’est lui qui devait s’en charger.
Nous partons au Kirghizistan sans savoir si nos motos allaient vraiment nous suivre ainsi que nos affaires personnelles qui étaient restés sur les motos.
Plus de 6 semaines d’attentes, quasiment sans aucune affaire personnelle, en étant dans l’impossibilité de savoir où étaient nos motos. Des dizaines d’appels téléphonique avec l’agent, avec la compagnie et j’en passe, et il nous était impossible de savoir où étaient nos motos.
Après avoir commencé à prendre contact avec un avocat en Suisse, un beau jour et après quelques fêtes avec les gens de l’auberge de jeunesse où nous restions, nous recevons la grande nouvelle: nos motos sont arrivées et prêtes à être récupérées…! Soulagement au moment seulement où on les a bien vues dans la boîte.
Votre meilleur souvenir ?
De nouveau, c’est dur de n’en citer qu’un. Mais une belle histoire qui me fait sourire, c’est celle de ce « Hollandais » rencontré au Kirghizistan, qui voyageait quelques semaines avec des amis dans un van qu’ils avaient loué.
Il était super excité de notre aventure et il nous trouvait tellement inspirants. Ses yeux étaient remplis de rêves en nous voyant et il nous avait dit qu’un jour, il ferait un voyage comme le nôtre.
6 mois plus tard, je reçois un message sur Instagram d’un de leurs potes qui nous a dit qu’il venait de tout vendre, maison, voiture, quitté son travail et était parti à moto autour du monde.
Et ça, c’est le plus cadeau qu’on puisse avoir en retour. Le fait d’avoir été une inspiration pour quelqu’un, ou une motivation, un tremplin pour se lancer… C’est beau.
Quel est l’objet que vous avez emporté qui ne vous a jamais servi ?
Un vêtement de pluie moto. Nous en avions 2 chacun. L’un était censé être plus respirant que le 100% imperméable. Nous avons finalement utilisé à chaque fois le 100% imperméable lors de pluies et l’autre n’a jamais été utilisé – ne serait-ce qu’une seule fois en 2 ans!
Quel serait votre prochain road trip à moto ?
Qui sait…? Des idées se baladent mais pas de projets de voyage à moto prochainement. Mais un jour sûrement, nous repartirons!
Pour suivre les aventures de Jan et Yvan, rendez-vous sur leur Instagram et retrouvez leurs vidéos sur leur chaîne Youtube!
Par : Yvan
Crédits photos : Scrambler Motorcycle Diary
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