On sort de Slovénie, il va faire nuit dans 2 heures, nous nous approchons de Trieste, mais des bouchons énormes nous empêchent d’avancer. En plein mois d’août, le vieux moteur chauffe au milieu des voitures.
Une moto de police arrive en sens inverse. Je regarde Cira et lui dis que je sens que la police va nous causer des problèmes (permis moto chinois, carte grise chinoise et plaque d’immatriculation chinoise = problèmes potentiels).
Deux minutes après, toujours dans ces mêmes bouchons, quelqu’un me tape sur l’épaule: c’était le policier en moto, à mes cotés, qui me demande en anglais d’où je viens.
Je réponds que je suis français et il s’exclame: “Tu viens de France avec ça !”, en pointant le vieux side-car. Je réponds : “Non, je viens de Pékin avec ça!”. “You are crazy man, what do you need?” : je lui fais comprendre que la moto surchauffe dans cette chaleur avec les bouchons, et que je cherche un camping pour mettre la tente cette nuit. Il prend sa radio, dit quelques trucs en italien et me demande de le suivre sur la voie d’en face, sirènes et gyrophares en marche.
On prend les ronds-points en sens inverse avec les policiers au garde-à-vous qui nous saluent tels des présidents! 30 ou 40 minutes à profiter de cette escorte exceptionnelle pour rejoindre un camping dans les hauteurs, avec vue sur la ville.
Le policier remet les sirènes en entrant dans le camping, les gens se rapprochent et il dit en italien,”ces deux jeunes arrivent depuis Pékin avec cette moto, aidez-les avec un endroit qu’ils puissent mettre leur tente”! La patronne valide en souriant.
Il descend de sa moto et nous félicite pour notre projet, tout en arrachant l’écusson de son blouson en disant :”Je ne suis pas supposé te le donner, mais tu le mérites”. Juste le temps de prendre une photo ensemble et le voilà reparti!