PORTRAITS
Toute l’année, nous suivons des voyageurs au long cours. Nous en rencontrons certains en voyage, d’autres chez nous. Et c’est toujours l’occasion de partager nos découvertes et notre passion pour le voyage et l’aventure.
Aglaé et Nico ont sillonné l’Amérique du Sud ensemble pendant 6 mois. Nous les avions rencontrés à Salta, mais ils ont aussi traversé la Colombie, le Pérou, l’Équateur, le Chili, la Bolivie… Ils nous partagent l’itinéraire de leur voyage à moto et quelques unes leurs magnifiques photos.
Comment est née votre idée de voyage à moto ?
Inspiré par les voyages réalisés par ma grand-mère, j’ai assez vite eu la bougeotte et l’envie de découvrir le monde. Mon premier voyage a été des Philippines jusqu’à Istanbul à pied et en transports en commun, ensuite a suivi un voyage en Afrique en Honda Africa Twin…
L’Amérique du Sud était une suite logique, et ma copine Aglaé qui avait un congé sabbatique de 6 mois, rêvait elle aussi de découvrir ce continent.
Inspiré par les voyages réalisés par ma grand-mère, j’ai assez vite eu la bougeotte et l’envie de découvrir le monde
Comment avez-vous préparé votre voyage à moto ?
Pour ma part j’ai commencé par les visas, qui sont gratuits pour les Français, puis j’avais dans un premier temps pour idée d’envoyer ma moto là-bas… J’ai passé pas mal de temps à sourcer des transporteurs avant de finalement opter pour une solution moins onéreuse: acheter les motos sur place !
Aglaé, elle, était en plein dans l’épreuve du permis qu’elle a décroché 1 mois ½ avant notre départ !!
Alors qu’Aglaé planifie ce qu’elle veut voir, je suis tout l’inverse et improvise sur place, nous avons donc juste défini un point de départ – Carthagène – ainsi qu’un point d’arrivée – Ushuaïa. Nous avons acheté 2 Royal Enfield 500 Bullet (merci Juan Carlos !) en Colombie et le parcours s’est fait tout seul !
Quel était votre itinéraire ?
Départ de Colombie, première étape Punta Galinas et puis descente complète jusqu’à Ushuaia … 6 pays traversés: Colombie, Equateur, Pérou, Chili, Bolivie et Argentine.
Les grosse étapes ont été, dans l’ordre :
La Colombie :
– Punta Galinas
– Salento
– Cali et le Festival mondial de Salsa … Caliente
L’Équateur :
– Otalvalo et tous les pistes qui mènent à Quito / Equateur
Le Pérou :
– Lobitos – vielle station fantôme de puits de pétroles
– Tucume et son temple
– Contumazà et ses pistes à flanc de montagne
– Huaraz et sa Régions : le Canyon de Colca, les treks à plus de 4500 mètres
– Lima et sa gastronomie
– Les routes des hauts plateaux à 4000 mètres entre Lima et Cusco
– L’inevitable Machu Pichu
– Arica et le petit treck qui monte à 6075 mètres
Le Chili (1) : la région des lagons autour de Putre
La Bolivie : le salar d’Uyuni, incroyable, et la piste qui mène à Ollagué
Le Chili (2) :
– La route frontalière entre Ollagué et Calama, slalom entre des salars infinis et des volcans rouge sang
– San Pedro de Antacama : les nuits étoilées en camping improvisé dans le désert
L’Argentine (1) :
– La descente de la région de JuJuy jusqu’à Mendoza: pinard de folie, empanadas à gogo et paysages qui font largement concurrence à l’Utha
– Le Fabric’Arte garage à Salta 😉 ! *
(* c’est le garage de Simon, guide moto Mono 500, et le point de départ de nos road trips altiplanesques !)
Le Chili (3) :
– Les îles Chiloé, la Bretagne Chilienne, ceviches, plages perdues et pingouins !
– La Carretera Austral, le Top 1 du voyage – 1000 km de piste entre les glaciers et les Fjords patagoniens…. la folie absolue.
L’Argentine (2) :
– Toute la Patagonie, des trecks du Torres del Pain et du Fitz Roy, du glacier Perito Moreno aux longues heures de route au travers de la pampa avec ses petits vents de travers à 100 km et évidemment ses guanacos … Ce qui est bien c’est que y’a toujours un assado et une bonne bouteille qui nous attendait à l’arrivée.
Le Chili (3 ou presque) :
– La dernière piste qui longe le détroit de Magellan, de Porvenir jusqu’à la frontière chilienne…
– Des pingouins Roi, des orques qui chassent à vue au large, un gravier qui accroche bien, une météo clémente et un stop dans une hacienda pour faire des randos cheval avec les Gauchos dans l’infinie pampa …. et encore du bon vin … la vie 😉
Ushuaia: très touristique mais le point final de notre aventure, la dernière route du bout du monde, de jolis paysages et les 100 derniers kilomètres avant d’y arriver sont à couper le souffle de beauté !
Pourquoi avoir voyagé à moto ?
C’est sûrement cliché, mais je crois que la moto est vraiment synonyme de liberté ! La liberté de mouvement est incomparable ! Si on a envie de prendre une piste ou une route qui se présente, en avant !
C’est à nous de gérer nos étapes, nous ne sommes pas dépendants de transports en commun (bus ou train…) et notre rayon d’action est plus important qu’à vélo ou à pied !
La moto permet de vivre chaque paysage et une proximité avec la nature… Parfois un peut trop, quand les Guanacos décident de traverser les routes au dernier moment !!!
Voyager à moto demande de rester concentré toute la journée, c’est assez intense et demande une attention permanente. Mais en contrepartie, ça permet de vivre pleinement chaque instant, là où parfois, dans un bus, nous préfèrerions nous plonger dans livre et ainsi louper des paysages ou des scènes de vie…
Ce qui vous a le plus surpris ?
Quand sur mes autres voyages, je dirais les rencontres, je pense qu’en Amérique du Sud, nous avons été véritablement saisis par les paysages ! Nous avons pris une claque dans chaque région, chaque pays… Quelle diversité ! Cela aura été 6 mois de découverte permanente à parcourir ces routes et pistes au milieu des montagnes, lagunes, lacs, etc.
Vos plus belles rencontres ?
Malheureusement, le climat social en Amérique du Sud au moment de notre périple ne se prêtait pas vraiment aux rencontres et aux échanges.
Néanmoins, nous avons rencontré de nombreux voyageurs et ce voyage aura été l’occasion d’ une « rencontre avec moi-même », je pense qu’il en est de même pour Aglaé. Finalement nous avons formé un trio avec la nature pendant 6 mois !
Nous avons quand même un souvenir assez cocasse, alors que nous étions avec un guide au Machu Picchu, nous lui demandons si à l’époque de l’empire Inca, il y avait des sacrifices humains sur ce site… Le guide, pensant que nous lui demandions si c’était toujours le cas aujourd’hui, fût alors gêné… et nous avoua que oui, il y en avait dans certaines régions reculées ! – mais que c’était très rare et surtout interdit par la loi .
Votre plus belle galère ?
Pas de grosse galère cette année, côté météo, ½ journée de pluie sur nos 6 mois de voyage ! Le seul « gros » problème a été la situation en Equateur… Nous sommes restés bloqués dans la crainte de ne pas savoir à quel point la situation pouvait dégénérer, notamment autour d’Otavalo…
Ce fût moralement et physiquement épuisant pour tous les deux. Nous avons fini par fuir la région avec des locaux de nuit en passant par les montagnes, les champs, les barricades… sacré souvenir !
Votre meilleur souvenir ?
Sans hésitation le Salar d’Uyuni ! Nous n’avons pas eu l’effet « miroir », car c’était très sec en raison des faibles pluies à cette période, mais c’était une sensation unique !
Nous avons passé deux jours à rouler dans « l’infini », comme projetés dans les films de mon enfance, de Mad Max à Star wars ! Nous avons pris un plaisir fou à rouler au milieu de rien et à camper sur le Salar…
La nuit nous avons marché de longues heures durant sous la pleine lune, il faisait clair comme en plein jour et, par temps de pleine lune, j’ai rarement vu autant d’étoiles!
Quel est l’objet que vous avez emporté qui ne vous a jamais servi ?
Nous partons de façon assez minimaliste en général, mais nous avions emmené un micro pour faire des interviews qui ne nous a finalement pas servi !
Et j’avais aussi amené 2 chemises à fleurs, soigneusement sélectionnées et rangées dans mon sac… Le but étant de faire des belles photos autres qu’en tenue de protection moto… Finalement, je ne les ai jamais mises !
Quel serait votre prochain voyage à moto ?
Le contexte actuel permet difficilement de se projeter, mais bien sûr nous avons de nombreuses idées pour la suite…
Retourner à Cap Town en Afrique du Sud mais en passant par la côte Ouest; le Kirghizistan, et l’Antarctique sont aussi dans les projets ! Pourquoi avec un 4×4 cette fois, une tente sur le toit et l’autonomie la plus totale possible…
En attendant je suis de retour sur Paris au sein de l’association Refettorio Paris pour venir en aide aux personnes dans le besoin.
Pour suivre les aventures de Nico et Aglaé, rendez-vous sur leur Instagram: @pardonmamanmotorcyclediary
Par : Nico
Crédits photos : @pardonmamanmotorcyclediary